Le colloque international « Cambodge, les fantômes du génocide. Diaspora, postmémoire, création » vise à réfléchir, un demi-siècle après l’entrée des Khmers rouges à Phnom Penh, sur les effets que ce génocide – l’un des plus effacés de l’histoire du 20e siècle – continue d’exercer, non seulement sur les survivants, mais aussi sur la génération suivante, en particulier celle de la diaspora.
Cette distance avec l’événement traumatique ouvre à des problématiques originales. Comment faire le deuil de quelque chose que l’on n’a pas connu ? Comment l’imaginaire de l’intégration réussie risque-t-il de conduire à des formes d’invisibilité ? Comment les descendants des réfugiés, déchirés entre des pays et des cultures multiples, parviennent-ils à exprimer cet entre-deux ?
Peu d’études ont été consacrées à ces questions, que nous tenterons de traiter à partir de notions comme la postmémoire – sur la réception de l’événement traumatique par les nouvelles générations –, le post-exil – sur l’héritage familial de l’immigration – ou la transmission à rebours –sur les tentatives des jeunes pour briser le silence de leurs aînés.
Une attention privilégiée sera portée au rôle de l’art et de la littérature dans ce travail d’élaboration du passé. L’espace de la création permet de lutter contre les refoulements et les dénis, de tenter de dire l’indicible, de rendre visibles les entre-deux de l’espace et du temps, et de permettre l’émergence de nouveaux récits porteurs de vie.
Le colloque international « Cambodge, les fantômes du génocide. Diaspora, postmémoire, création » aura lieu du 25 au 27 avril 2025 sur trois sites différents :
Vendredi 25 avril : Centre des colloques du Campus Condorcet, Auditorium 150. Place du Front populaire, 93300, Aubervilliers.
Samedi 26 avril : Institut National d’Histoire de l’Art, salle Vasari. 2 rue Vivienne, 75002, Paris.
Dimanche 27 avril : Forum des images, Westfield Forum des Halles. 2 rue du cinéma, 75001 Paris (séance payante).