2017-2018_Enseignement_La_guerre_transmise_visuel

La guerre transmise… (XIXe-XXIe siècle)

Emmanuel SAINT-FUSCIEN,Stéphane Audoin-Rouzeau Séminaire EHESS, salle 13, 105 bd Raspail, 75006 PARIS imprimer l'article

La guerre transmise… (XIXe-XXIe siècle)
Vendredi, de 9 h à 13 h, les 10 novembre, 8 décembre 2017, 12 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril et 18 mai 2018

Ceux qui ont fait l’expérience de guerre n’ont cessé de l’affirmer : celle-ci ne serait pas communicable. Mais faut-il comprendre qu’une telle expérience ne puisse se transmettre ? Toutes les formes de témoignages, littéraires aussi bien qu’artistiques, ne cessent de le tenter. Les objets, les lieux, les gestes, et même les corps transmettent à leur tour. Quant au silence qui se referme sur tant de confrontations humaines avec le fait guerrier, il ne transmet pas moins. C’est sur cette notion de « guerre transmise » que le séminaire concentre ses travaux. Il prend la suite – mais sous une forme totalement différente – de celui qu’ont animé pendant plusieurs décennies Jean-Max Gaudillère et Françoise Davoine.

Le séminaire de Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière, rassemblant des chercheurs, des psychanalystes et des professionnels de l’éducation et du social autour du thème « Folie et lien social », abordait le champ du trauma dans son lien à la guerre et aux catastrophes de l’Histoire et du lien social. Nous questionnons donc les particularités de la mémoire traumatique, « une mémoire qui n’oublie pas », qui procède du « retranchement » d’événements psychiquement non inscrits. Nous nous proposons d’interroger les formes énigmatiques de transmissions de ces événements à travers les générations, en puisant toutes ces réflexions à l’aune de rencontres singulières dans les différents champs de nos pratiques. 

En interlocution avec les sciences de la psyché, le séminaire entend intégrer les sciences sociales à cette problématique de la transmission de la guerre, en l’élargissant à la question des sociétés : le deuil de masse, la « brutalisation » des ensembles sociaux par l’activité guerrière, la porosité entre la guerre et certaines pratiques sociales des sociétés pacifiées constitueront autant de pistes de travail possibles. De même, le rôle des sciences sociales au titre de vecteur de transmission de l’expérience guerrière pourra être analysé au titre d’un salutaire retour réflexif sur l’objet d’étude du séminaire.

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